Alors que les paras du 6° BCCP suivent heure par heure et la rage au ventre les combats désespérés de leurs frères d'armes des colonnes agonisantes de la RC4, Hanoi panique, évacuant Langson et la zone frontière.

Le VM poursuit l'offensive en direction d'Hoa-Binh et de la rivière Noire à travers le pays Muong. Pour parer à cette éventualité et protéger le delta du fleuve Rouge, les forces se regroupent autour d'Hanoi, dont le "6".

Le 1er octobre 1950, le 6° BCCP est devenu le 6° Groupement Colonial de Commandos Parachutistes (6° GCCP). Il comprend 1 Compagnie de Commandement et 3 Groupes de Commandos auxquels s'ajoutent en novembre le 6° Groupe de Commandos Indochinois Parachutistes (6° GCIP), soit 968 hommes, officiers compris, dont 262 autochtones.

Début novembre, les postes de Vu-Ban, Qui-Hau, Phong-Lam, Dong-Ben sont repliés sous la protection des paras. Les unités de partisans et une partie de la population muong suivent les Français.

Le 23, dans le cadre de l'opération FLORE, le 6° GCCP cantonne à Nam-Dinh dans les dépendances de la célèbre "Cotonnière" de 1946. L'opération durera jusqu'au 2 décembre. FLORE se solde par 125 VM tués, 38 prisonniers et... 2 ralliés ! Elle coûte toutefois 4 morts et une vingtaine de blessés au bataillon.

Le 3 décembre, le 6° GCCP est de retour à Hanoi et prépare la venue du Général de Lattre de Tassigny le 19 décembre.

Le 23, le fanion du 6° GCCP est décoré de la Croix de Guerre des TOE avec palme.

Le 24, le bataillon accueille à Gia-Lam le général en chef venu passer Noël avec ses soldats.

Le 30 décembre, le 6° GCCP est parachuté. De Lattre n'est pas décidé à s'en laisser compter par Giap qui pèse sur le delta. Le 1° janvier 1951, la contre-offensive démarre.

Du 2 au 16, le 6° GCCP participe à une série d'opérations. Devant la vigueur et la promptitude de la réaction française à Tien-Yen, le VM se replient sur leurs sanctuaires de la RC 4 et de la frontière chinoise.

Le 17, le 6° GCCP fait mouvement sur Hanoi avant d'être détourné vers Hai-Duong. Le même jour, le Général Salan crée le Groupe Mobile 7.

Le 18, le 6° GCCP est provisoirement affecté à ce GM.

Le 20 février, le 6° GCCP participe à l'opération TANANARIVE, puis le 22 à MARECAGE.

Le 1° mars, le bataillon devient le 6° Bataillon de Parachutistes Coloniaux (BPC). Le 6° GCIP prend l'appellation de 6° Compagnie Indochinoise Parachutiste (CIP).

Le 5 mars, après l'opération SORTILEGE, le 6° BPC retrouve son cantonnement à Hanoi.

Dans la nuit du 23 au 24, le VM attaque les postes de Uong-Bi puis de Mao-Khe.

Le 29, de Lattre constitue un groupement dont le "6" est le fer de lance avec le 2° escadron du RICM et les artilleurs du RACM. La bataille est dure. Plus de 400 VM y ont trouvé la mort, les DD 308 et 312 (Division Dal-Doan) sont vaincues. Les pertes des françaiss sont lourdes également. Le 6°BPC compte 51 morts et près de 150 blessés.

En récompense de son sacrifice, le Général de Lattre de Tassigny épingle lui-même, à Dong-Trieu, la Croix de Guerre des TOE avec Palme sur le fanion du 6° BPC.

Durement éprouvé, le Bataillon se reconstitue.

Le 20 avril s'engage la bataille du Day. Le 6°BPC est engagé épisodiquement dans cette nouvelle "bataille du riz".

Le 18 juin, en plein typhon, le GM 3, auquel il appartient, nettoie une base viêt-minh jugée trop proche d'Hanoi.

Pour célébrer les victoires de Vinh-Yen, Dong-Trieu et du Day, une prise d'armes grandiose a lieu le 14 juillet 1951 en présence de l'empereur Bao-Dai et du général de Lattre sur les rives du Petit-Lac de Hanoi.

Le 6° BPC y reçoit la fourragère des TOE à l'occasion de sa 2° citation à l'ordre de l'armée.

Son bilan est éloquent : depuis 23 mois, tant en Centre-Annam qu'au Tonkin, le 6° BPC a infligé aux rebelles des pertes s'élevant à 1 600 tués et leur a capturé un important matériel.

Il paya ses succès par le sacrifice supreme officiers, 9 sous-officiers et 101 parachutistes.

Le 6° BPC, en fin de séjour, est dissous le 20 août 1951.