6° RPIMa - LIBAN |
Depuis 1975, la guerre civile ensanglante le Liban. A partir de 1979 et jusqu'en 1984, le 6° RPIMa y sera présent de plusieurs façons : dans le cadre des interventions de l'ONU, relève de cadres isolés ou régiment d'interposition. La 1° Cie effectuera 2 séjours en tant que CCOS (Compagnie de Commandement et d'Organisation de Services) d'octobre 1979 à avril 1980 et d'octobre 1981 à avril 1982. La 3° Cie dans le cadre de l'APPROS d'avril à octobre 1980 et d'octobre 1982 à avril 1983. La CEA (CCOS) d'octobre 1980 à avril 1981 La 1 1° Cie (APPROS) d'avril 1981 à octobre1981. La mission de paix se révèle délicate, ainsi, durant l'attaque de Tsahal le 16 juillet 1981, malgré les bombardements aériens qui s'abattent sur les axes et les ponts, les paras doivent approvisionner les postes de l'ONU. Au terme du 7° mandat de l'ONU, la "French Food Platoon" aura accompli 400 000 km, au rythme de 13 missions hebdomadaires, dont 9 en Israel, et manutentionné plus de 5 000 tonnes de vivres. En juin 1982, les Israéliens envahissent le Sud-Liban et Beyrouth lors de l'opération Paix en Gaulée, ce qui entraîne la mise en place par l'ONU d'une Force Multinationale de Sécurité à Beyrouth (FMSB) comprenant un fort contingent français (opération Diodon). Lorsque le 6° RPIMa débarque à Beyrouth le 27 septembre 1983 au sein de Diodon IV, la situation est à nouveau explosive. Le 6° RIP s'installe dans les quartiers ouest de la ville. Composé d'unités du 6° RPIMa, des 1° et 9° RCP et d'une section du 35° RAP, il est le premier régiment comptant 100% d'appelés (volontaires service long) à être engagé dans une opération extérieure. Dès leur installation, les paras sont confrontés à une incroyable densité de feu et à un activisme incessant. On ne quitte guère le gilet pare-balles et le casque lourd bien que le cessez-le-feu soit en vigueur depuis le 27 septembre. Tous les jours, des attentats ont lieu contre les forces de l'ONU (obus ou bouteilles de butane piégés), grenades, tirs d'armes automatiques ou de RPG 7, et bientôt l'arme absolue de la terreur, la voiture piégée conduite par des commandos suicides du Hezbollah. Mais le pire reste à venir! Le 23 octobre 1983, à 6h24, un camion chargé de 300 kg d'explosifs percute l'immeuble baptisé "Drakkar' qui abrite la Cie du 1°RCP/6° RIP. Le bâtiment s'effondre et engloutit une centaine de paras. 58 paieront de leur vie cet attentat, 15 seront blessés grièvement et 24 seront extraits indemnes des décombres. Malgré le drame, la mission continue, dans des conditions de plus en plus difficiles. Le 23 décembre, un convoi de ravitaillement tombe dans une embuscade. Un para est mortellement blessé. Le 2 février 1984, Diodon IV est terminée. Au printemps de 1984, le 6° RPIMa revient au Liban pour remplacer le bataillon d'interposition français. 209 paras retrouvent la même situation tendue prête à dégénérer en guerre ouverte. Le 15 juin, le 6° RPIMa prend en compte la zone opérationnelle de Jwaya. Les incidents avec les FDI (Forces de Défense Israéliennes) se multiplient : check-points sauvages formés avec des M 113, barrages, intimidations verbales,... Plus grave, dans la nuit du 15 septembre, un élément israélien ouvre le feu sur une patrouille française. Dans l'autre camp, on mine les routes, on les pièges avec des obus de 122 mm, on aménage des caches d'armes... A la fin du mandat, de nombreuses pétitions des populations du secteur demandent le maintien des troupes françaises. |